ALINE DECROUEZ

Ce que l’on nomme un monochrome est un exercice plus complexe et plus profond qu’il n’y paraît. Choisir ses pigments de couleurs, fabriquer sa peinture est un travail ancestral pour les peintres. C’est un savoir et une pratique qui va au-delà de la simple technique. Si le son d’un instrument relève, dans le cadre de la technique du luthier, d’une très grande connaissance des essences de bois, d’une connaissance de la chimie, c’est bien dans l’art de l‘écoute et la plus complète maîtrise de la musique que tout se joue. Il en va de même, plus discrètement sans doute, de la peinture. Aline prépare sa peinture avec la patience d’un luthier pourrait-on dire. Elle prépare sa matière et ses tableaux, les dispose au sol dans son atelier, et procède méticuleusement – presque spirituellement – au couvrement de la toile. Face à ses monochromes, il s’agit de penser une démarche lente et patiente, grave et précise.

Jérôme Diacre, critique d'art, décembre 2011